Bio de Jacques Langlais

Père Jacques Langlais c.s.c
1921 – 2008

Le Père Jacques Langlais, de la Congrégation de Ste-Croix, est décédé le 8 janvier 2008.

Il a été le fondateur, en 1963, du Centre Monchanin (devenu Institut Interculturel de Montréal en 1990). Le Père Jacques Langlais a dédié toute sa vie au dialogue avec des personnes de différentes religions et cultures. En tant qu’homme de paix tout au long de sa vie il est resté fidèle à la devise qu’il avait donnée au Centre Monchanin lors de sa fondation : « L’heure est venue du festin des nations ».

Au début des années 1960, Jacques Langlais, prêtre de la Congrégation Sainte-Croix, pose des actions bien concrètes. Il s’inspire de la vie et des œuvres de Jules Monchanin, un prêtre séculier de Lyon, France, qui a vécu en Inde, engagé dans un dialogue avec l’hindouisme et fondé un ashram chrétien à Kulitalai au sud de l’Inde. C’est ainsi que Jacques Langlais crée le Centre Monchanin : un lieu de rencontre, de réflexion et d’information sur les religions du monde, incorporé en 1968. Il en fut le fondateur-directeur jusqu’en 1970 et, par la suite, membre honoraire de son conseil d’administration.

Quelques réalisations

1958-1968 Membre du Dialogue Œcuménique de Montréal. Collabore de 1964 à 1967 au comité de recherche du Pavillon Chrétien, lors de l’Expo Universelle de 1967, Terre des Hommes
1971-1979 Membre, secrétaire et président de Canadian Society for the Study of Religion/Société canadienne pour l’étude de la religion
1976 Ph.D., McMaster University, thèse sur les Jésuites du Québec en Chine, (1918-1955) : leur perception des traditions chinoises
1979-1992 Cofondateur et secrétaire de la revue Médium, sciences humaines
1989-1998 Fonde avec le Dr. Victor Goldman, Pierre Anctil et Yolande Cohen, un forum pour le rapprochement entre Québécois de souches juive et française, le Dialogue Saint-Urbain
1993-1998 Membre du comité Dialogue judéo-chrétien pour l’Église catholique de Montréal
1997 Président d’honneur national de la CMRP / CANADA. Participe à la conférence internationale des 24-26 novembre 1997, à La Havane, Cuba
1998 Fonde, avec le Conseil Québécois de la Paix, les Éducateurs pour la Paix. Participe à l’organisation de son premier congrès nord-américain à Montréal les 21-23 août
2002 Nommé Membre de l’Ordre du Canada (C.M.)
2005 Nommé Chevalier de l’Ordre national du Québec (C.Q.)

Publications

Le Bouddha et les deux bouddhismes. Fides, 1976.

Les Jésuites du Québec en Chine (1919 – 1955). Québec, P.U.L., 1979.

Juifs et Québécois français, 200 ans d’histoire commune. Avec la collaboration de David Rome. Fides, 1986.

Le Québec de demain et les communautés culturelles. Avec la collaboration de Pierre Laplante et Yossi Levy. Éditions du Méridien, 1990.

Jews and French Quebeckers, Two Hundred Years of Shared History. Avec la collaboration de David Rome, traduction Barbara Young. Waterloo, Wilfrid Laurier University Press, 1991.

Les Pierres qui parlent / Stones That Speak. Avec la collaboration de David Rome. Septentrion, 1991.

Du Village au monde : à la rencontre des cultures. Les Éditions Carte Blanche, 2000.

Hommages et témoignages

Jacques Langlais, ce géant de l’interreligieux et de l’nterculturel ne saurait être confiné à son œuvre au Centre Monchanin et à l’Institut Interculturel de Montréal dont il fut le fondateur et le directeur de 1963 à 1970 et par la suite conseiller. Son interculturalité et son interreligiosité dépassent de beaucoup son œuvre accomplie à l’Institut. Il allumait des feux de paix interreligieuse et interculturelle un peu partout.
Me limitant ici à son œuvre à l’Institut Interculturel de Montréal, qu’il a fondé en 1963 sous le nom de Centre Monchanin, sa devise était : « L’heure est venue du festin des nations ».

Il favorisait un dialogue interpersonnel entre des gens de différentes religions et cultures, basé sur les expériences de chacun. L’approche se voulait complémentaire de l’académique.

Jacques croyait à en un Québec profondément pluraliste, tout en étant profondément enraciné dans sa culture, mais ouvert aux sagesses de l’humanité. Il fut un pionnier, un être profondément altruiste et généreux. Un être inspiré et libre.

Toute sa vie et son œuvre ont été marquées par le triple sceau de la foi incarnée dans le monde, de l’espérance qui lui permettait de ne pas défaillir dans son travail et, surtout, de la charité par laquelle il est resté toujours ouvert et accueillant auprès de toute personne qui le sollicitait.

Soyons-lui fidèles et ouvrons ensemble comme lui des horizons nouveaux. En proclamant vivement « l’heure est venue du festins des nations », c’est-à-dire le pluralisme québécois, Jacques et son esprit continueront alors à vivre à travers nous; la grâce de sa vie continuera à nous inspirer et à nourrir la nôtre. Ainsi, il ressuscitera à nos yeux et sera toujours présent et vivant, éternel, au cœur de nos vies.

Jacques ! Ce sera aussi notre façon de continuer de te dire toute notre gratitude.

Robert Vachon
L’heure est venue du festin des nations : Hommage de l’IIM, 2008.
(…) Il avait tout d’un homme charmant, cultivé, conteur, humoriste, poète et musicien à ses heures. Très fidèle à ses racines, il était aussi ouvert aux trésors de sagesse de l’humanité. Il restait libre par rapport aux conventions, aux sécurités établies et aux contraintes institutionnelles. Un voyageur en continuel déplacement, à plusieurs égards. Un aventurier à l’affût des découvertes. Les études, les lectures, les rencontres lui ont permis de rester en constante évolution, ouvert sur le monde, sur les êtres, les idées neuves, ouvert au différent et à l’étranger.

Somme toute, il a été foncièrement un homme d’Évangile par le témoignage de sa vie. Je n’ai pas hésité à proposer l’Évangile des béatitudes pour ses funérailles car je pense que sa vie en a été une belle illustration.

André Charron c.s.c., Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal
Extrait de l’homélie des funérailles de Jacques Langlais c.s.c. (14 janvier 2008)
(…) À travers ce récit de sa vie, Jacques Langlais s’affiche sans réserve comme un prêtre de l’Église de Vatican II. Il s’est employé tout au cours de sa vie sacerdotale à approfondir le sillon d’une pensée ecclésiastique nouvelle qu’avaient tracée les théologiens qui ont préfiguré et préparé ce concile. Jacques Langlais n’a cessé de pratiquer et d’approfondir la vision élargie de l’Église, horizontalement dans ses rapports avec tous les Autres, verticalement dans son rapport à Dieu. (…)

Extrait de la préface de Guy Rocher (professeur, département de sociologie et chercheur au Centre de recherche en droit public, Université de Montréal) dans Du village au monde : à la rencontre des cultures, Les Éditions Carte Blanche, 2000, page 10.

Pour plus d’informations sur la vie et l’œuvre de Jacques Langlais, veuillez communiquer avec la Congrégation de Sainte-Croix qui détient le Fonds d’archives Jacques Langlais.